86ème jour

21/06/2012 10:16

Nous avons quitté Rohan après une agréable soirée ensoleillée où Lisa a pêché un frétillante anguille me donnant ainsi l'occasion de cuisiner: musique, vélo et risotto pour tous !

Dans la matinée, après quelques courses et une petite visite de courtoisie à la mairie pour causer interdiction, nous avons quitté Rohan, saluant "les manouches du canal" qui, la veille, barbecutaient des brochettes algéro-bretonnes (coquilles et merguez).  

Nox reste suréquipé avec ses propres guides (en plus des doubles) qui me permettent de mettre les gaz que lorsque nécessaire. Hercule ne laisse plus son acolyte faire tout le boulot et marche d'un meilleur pas lorsqu'il sent la roulotte lui pousser aux fesses.

Le ciel lui, n'est pas très rigolo; il est lisse, sans changement, tout gris blanc mais les vaches s'en fichent. Elles accourent à notre passage, font des cabrioles type fest noz, toutes ensemble, un coup à droite, un coup à gauche. Plus bas, au bout des chemins de terre, le canal vit tranquilement avec ses écluses, son chemin de halage (que nous ne pouvons malheureusement pas emprunter), ses familles de ragodin qui apparaissent à la tombée du jour et son abbaye de Timadeuc où nous sommes allés saluer les moines trappistes, fabricants de fromage du même nom et étape touristique pour une semaine de retraite pour les âmes en quête spirituelle. Un ashram breton où les enfants chuchotaient même dans les jardins !

C'est à l'orée de la forêt de Lanouée, dans le village "les forges" que nous trouvons de quoi nous installer. Ce petit bourg, qui autrefois comptait un millier d'habitants, a rétréci au lavage insdustriel. Il dispose maintenant de 4OO âmes qui peuvent aller pêcher, se promener dans la forêt, aller boire dans l'un des trois bars ou saluer les chatelains, descendants des Rohan. Ils peuvent aussi venir refaire le monde avec nous comme Daniel, le couteau suisse de la commune depuis 22 ans ou notre inconnu, éméché mais passionné de chevaux de trait. 

Pour le moment, en ce long jour du solstice d'été, le soleil doit aussi avoir abusé du chouchen et a laissé sa collaboratrice la pluie gérer cette matinée.

On est rodé !!! Alors, dance floor in the caravan pour notre fête de la musique. Si j'aperçois un creux dans le ciel, je sors à poil avec ma guitare, Pierre mettra sa peau de bête et les enfants taperont sur les casseroles en rythme..."tu vas vraiment faire ça" dit Paul "T'inquiète pas, y'aura pas de trou dans le ciel !" Fatalisme ou désespoir ???