77ème et 78ème jour

12/06/2012 18:16

Lisa me demande: "quelle heure il est maman?" Beau défi pour une maman qui a laissé sa montre à une amie à Regnéville la veille du départ.

Lisa regarde le ciel avec un grand sourire; nous avons pris des repères par rapport au soleil depuis le mois d'avril mais là...il a encore disparu alors je regarde Lisa et me lance: 16h00...Lisa regarde sa montre et toute fière des bonnes leçons données par Papa, elle m'annonce: "il est 4 heure et demi, c'est bien maman, tu sais lire dans la pluie maintenant !" Ses yeux sont plein de fierté; sa maman est une vraie manouche (THE référence pour elle actuellement) 

Depuis "notre" hippodrome, nous avons repris la route...Hercule et Nox ont bien profité de la profusion d'herbe et ont laissé "deux belles traces de soucoupes volantes" vert clair de 6m de diamètre à l'arrière des batiments. Nous avons salué notre restaurant-laverie de secours avec ses habitants et après quelques kilomètres, nous sommes arrivés dans la "grande" ville de Carhaix où nous avons fait le plein de pain, de gens et de voitures qui bougent ou qui bougent pas. Nous avons rencontré un homme curieux de connaître un peu notre histoire, étant lui-même en train de développer la distribution des journaux et l'arrosage des espaces verts, le tout à cheval. Monsieur Maire le soutient; y' plus qu'à: habituer les carhaisiens et leur monture en fer, trouver les subventions, atteler et atteler encore..."il faut sauver le cheval de trait" me disait-il...une bien belle manière de le faire...bien sûr, on vote POUR ! 

"Hercule, Nox, maaaaaaaaaaarchez !", nous traversons la fin de Carhaix et retrouvons les routes de campagne après un passage au dessus de l'autoroute ! La lumière est belle, toute printanière (si on fait abstraction de la température). Les couleurs sont multiples, les blés oscillent entre le vert et l'or, les arbres entre le vert clair et le vert foncé, le ciel est blanc, avec ses beaux nuages cotonneux, et puis bleu et plein de gris aussi... Le gris foncé avancent un peu plus vite que nous, nous savons que nous ne pouvons rien y faire...alors on ouvre les yeux et les narines...le vent arrive un peu avant les premières gouttes. Nous trouvons de beaux arbres qui nous servent d'arche et un peu d'abri...nous voyons l'averse arriver vers nous. On est prêt, c'est la saucée...la vraie, la belle. On se transforme d'un coup, tout le monde est douché...plus d'écume de transpiration sur H&N qui tirent la langue pour attraper quelques gouttes, Gipsy redevient un chien sans race et nous, nous sommes trempés jusqu'aux os et repartons puisqu'il nous fut trouver notre arrêt du jour. 

Nous nous posons chez d'Ex roulotiers dont certains ont vécu 15 ans sur la route avec leurs enfants et leurs chevaux. Nous échangeons autour d'un repas commun nos anecdotes et nos trucs et astuces. Les enfants jouent entre les gouttes et prévoient déjà un départ difficile demain...C'est le jeu ! Ils le savent et l'acceptent...

Aujourd'hui, sous un ciel clément en début de journée, nous avons fini notre route au pied d'un magnifique manoir du 14ème siècle, manoir privé (mais pas de charme) avec un joli jardin à la française et des rosiers centenaires. La comtesse est à Paris, nous, nous sommes bloqués ici, devant sa résidence secondaire...un des palonniers a lâché, cassé net. Nous avons réfléchi, sous la pluie, ça turbine plus vite (?!) et nous avons bidouillé une réparation. Une bidouille qui devrait nous permettre de reprendre les chemins de traverses demain jusqu'à chez un hollandais, fabricant de roulotte à 7 km de là.

En attendant le coucher et le lever de soleil, H&N débrousaillent avec joie et ardeur. Petite journée pour eux et grande pour nous.