76ème jour

La pluie, la flotte, le crachin, la brouillasse, la bruine...ça ruisselle, ça coule, ça s'infiltre...dans les coins de fenêtre, dans les poils de Gipsy et dans nos vêtements. C'est comme cela le jour et la nuit et toute cette eau, ça fait rêver, que l'on court, que l'on joue et puis ce bruit doux sur le toit et sur les vitres, ça donne envie...de faire pipi en pleine nuit. Alors, quand Lisa dort profondément et qu'elle chevauche Nox et sillonne les rivières, elle arrose son lit et nous, on se réveille et la pluie qui chante, toute cette humidité nous empêche de redormir...je me lève, il fait nuit sur notre hippodrome; les batiments sont comme des fantômes dégoulinants mais la lune derrière les nuages donne suffisament de clarté pour deviner Hercule et Nox qui dorment debout, dans l'herbe que l'on peut entendre pousser si on y fait bien attention...alors, lorsque le jour se lève et que la pluie continue sa danse, on décide de ne pas bouger...c'est dimanche, encore un pourri mais c'est pas grave, nous avons des choses à faire ! 

Nous partons avec Lisa en quête d'une machine qui lave et qui sèche et le restaurant de Diane, au bout du chemin est là, prêt à accueillir, en plus du linge, un mariage breton. La patronne, tout en sourire, nous prend le paquetage et nous donne rendez vous à 17h00 pour le recupérer.

Nous mangeons les galettes et les crêpes offertes la veille par Christelle et Gildas et nous parions sur le prix de notre future billig. Nous jouons, nous lisons, nous guitarons et nous cajolons nos amis les bêtes.

C'était un dimanche humide mais sans larmes; juste cette pluie qui s'acharne doucement et donne au ciel breton ce gris clair uniforme et dense sans nuance; l'herbe, elle se rejouit et donne à notre moteur deux chevaux de quoi reprendre des forces pour demain...chouette, on passe à la ville...Carhaix, nous voilà !