71ème jour

05/06/2012 22:30

Nous avons quitté notre gare désafectée mais jolie pour en retrouver une identique, habitée à Locmaria-Berrien, petit village entre Poullaouen et Huelgoat où s'arrêtaient autrefois les machines à vapeur, puis électriques puis aujourd'hui les engins sans moteur et sans bruit.

Nous sommes partis dans la matinée, sous les nuages et la pluie mais les arbres de la voie verte nous ont permis de ne pas trop dégouliner à l'arrivée. 18Km sur les chemins de la bohême, traversant les champs, les bois et longeant les rivières avec des noms à coucher dehors: le Squiriou, le Beurc'hoat et l'Aulne. Je crois que si nous devions parler breton, on m'entendrait moins causer !

Les odeurs sont celles de l'humus humide, des fougères aux feuilles larges, de l'ail de ours et de la liberté. Les enfants travaillent aujourd'hui en autonomie et Pierre et moi profitont de ce calme extrême pour écouter les pas de nos chevaux qui alternent marche et trot avec décontraction. Sur ce genre de chemin sans voiture, sans stop et sans goudron, on pourrait presque lâcher le volant et s'envoyer en l'air...ça ne dérangerait pas grand monde...d'ailleurs, on a croisé personne !

Et puis, la forêt s'est ouverte et nous sommes arrivés sur le spot des roulottes bretonnes: un nid de caisse à roues un peu comme la notre (mais un peu moins belles quand même!) Il y en a 15. Dans les années de ma naissance, 50 dans le hangar où sont passés les plus grands de l'attelage et où les parisiens, les allemands et les suédois organisaient leurs séjours familiaux ou d'adolescents en mal de nature. La sécurité est venue compliquée un peu les choses mais la voie verte permet de pallier au manque de formation des curieux. Les chevaux sont capables de rentrer seuls, parfois même avec une fillette de 5 ans à l'intérieur pendant que les parents, apprentis buccoliques, cueillent des jonquilles dans les bois (ou autre :)

Heureux de ce tout, nous sommes allés manger à la cabane bleue, tenue par Helmut (c'est pas son nom, mais c'est celui là ce soir!), bavarois immigré dans les monts d'arrée et heureux de sa vie simple au milieu de sa collection de voitures miniatures et de ses photos de camions amerloques et autres machines marchant au pétrole modifié. Un chouette mec, tout souriiiiiiirrrrre, avec un accent de folie et coulant des jours de la semaine solitaires et des week-ends touristiques.

Nino nous a fait visiter son parc de roulottes, de calèches et de véhicules hippomobiles en tout genre. On a causé bien sûr et préparer notre petit itinéraire à suivre sur les routes du parc national d'Armorique. 

Il a r'plu, puis plus, puis y r'pleut...c'est comme cela, demain autrement ou pareil...on verra...c'est pas comme si on devait prendre en charge une classe de 30 élèves en rugby avec des filles tout de blanc vêtues, avec un terrain déclaré impraticable par la ville et que nos collègues occupaient tous les gymnases à 10 km à la ronde (pensée très pro et pleine d'affection pour les profs de ballon en galère!)