40ème jour

05/05/2012 19:21

La roulotte, c'est du sport pour tous, en pleine nature. Aujourd'hui, le trajet est accidenté. Nous arrivons dans une brêche sismique d'avant il y a bien longtemps et ça n'a pas rigolé à mon avis. Ca a dû bouger sévère parce que l'on passe de vallon en vallon toutes les demi-heures. Nous sommes au sud de Saint-Brieux; après une matinée bien sympa où H&N ont laissé du crotin tout frais pour le voisin et ses rosiers, nous sommes partis la fleur à la badine en direction de Quessoy. Nous sommes samedi et les routes sont tranquilles; nous marchons et trottons en alternance...En descente, ça marche sur des oeufs et en montée ça trotte au début et ça finit tout en force type débardage. Nous nous extasions des jolis vallons et des grands corps de ferme puis re des Ooooh, Aaaaah, lorsqu'une nouvelle côte apparaît. Alors nous dégainons nos "Yoooop, yoooop" magiques, agitons notre badine à ficelle sur les croupes de nos amis (l'équivalent d'une grosse goutte qui coule pour eux), et les encourageons de concert jusqu'au retour en position horizontale de la roulotte...en milieu de montée, Pierre saute pour alléger de 70 kilos H&N qui repartent de plus belle. Paul peaufine son endurance en suivant avec la cale et avec gipsy qui s'éclate en aboyant comme nous !

Après huit kilomètres de montagne russe, nous avons attaqué le dernière montée avant la descente sur St Careuc. Après un arrêt à la cale au bon milieu, Pierre a pris le volant pour envoyer d'une main de fer les dernières enjambées de nos chevaux. Dans ce dernier effort, Hercule a perdu à nouveau sa chaussure arrière gauche et Paul est reparti dans l'autre sens récupérer en footing cette semelle baladeuse mais indispensable.

Un "homme de taille", Bruno, patron de resto, nous a proposé le champ de son ami Georges, passionné de chevaux de trait.

Nous nous sommes installés (pour nous préparer à notre retour dans la vraie vie) sur le parking de la salle omnisport du bled, bien goudronnée et bien vaste. Nous avons mangé puis avons fait une partie de palet en guise de balade digestive.

Alors que je tentais un petit somme dans notre suite parentale, un homme a frappé à la porte, le visage patibulaire mais presque me demandant de retirer les chevaux de SON champ où il avait mis de l'engrais pour SON foin. Vu l'état du champ et comme c'est la deuxième fois qu'on me fait le coup de l'engrais, je ne me suis pas inquiétée pour H&N mais me suis dis que les gars d'la terre sont souvent "taiseux" mais quand y causent, c'est pas toujours pour dire du vrai !!! Calmement, je lui expliquais que c'était Bruno, l'ami de Georges, l'ex boucher, né ici il y a quelques années déjà qui nous avait dit....."y s'croit chef du village Georges et y croit qui peut mett'e des ch'vaux partout ! mais c'te champ, l'ai à moé et c'est pour faire MON foin lors faut bouger les ch'vaux" "OK, OK, j'vais les bouger...bonne journée" j'ai dit avec un grand sourire un peu insolent !!!

Georges est arrivé peu de temps après, tout sourire et tout sympa. "Les agriculteurs, ils ont la terre et dans leur tête, c'est bien à eux !" 

L'agriculteur n'est pas prêteur mais nous, on est toujours bien où on est. Heureusement qu'y z'ont pas toute l'herbe qui pousse sur terre sinon, ce serait peut-être pas la même chanson:" il en faut peu pour être heureux, vraiment très peu pour être heureux, il faut se satisfaire du nécessaire...Un peu d'eau fraîche et de verdure que nous prodigue la nature, quelques......"

A demain pour le grand jour...