Le retour...

04/08/2012 16:56

Tout est organisé depuis deux jours, fini l'impro, fini l'aventure, place aux boîtes en fer, à la grand route et aux chevaux sous le capot pour tirer les notres. La solidarité et l'amitié sont là aussi, toujours, car pour rapatrier les Baloud en Normandie, il ne suffit pas de lever le pouce, il nous faut: une grosse boîte en fer pour la maison qui roule, une maison qui roule pour les chevaux qui ne trottent plus et une autre grosse boîte en fer pour la maison qui roule de H&N. Et puis il faut aussi les meneurs, détenteur du permis qui permet de faire rouler tout ça, sur les grandes et petites routes, en toute légalité, le fameux permis E qui sonne permis F dans ma tête, F comme Fin.

A l'heure où l'église de St Ouen la Rouerie sonne douze fois, nos deux amis, Christian et Tibo arrivent; ils ont le sourire, heureux d'aider les Baloud, heureux de participer comme ils l'ont tant fait des mois avant (cf merci). Pierre a démonté les brancards et notre maison ressemble déjà un peu à un mobile home, moins mobile. Nos voisins nous ont serré dans leurs bras et ont fabriqué de leur main un souvenir de route qui scelle leur gentillesse dans nos coeurs. Je suis une boule d'émotion qui glonfle sans dégonfler. Pour ne pas exploser, je regarde l'horizon et je souffle. Paul et Lisa jouent sur le grand parking avec leurs copains Mathéo's compagny. Gipsy fait des allers et retours entre chez Sébastien et notre roulotte, dix fois, vingt fois...elle sent. Hercule et Nox surveillent, Nox cause et Hercule observe, l'oeil gauche sur Nox et le droit sur nous.

Nous allons chercher le van prêté par Karine, propriétaire du bar de Trans, amie d'Alex et solidaire des chevaux. Une belle maison qui roule pour ceux qui la tire habituellement. Ils y rentrent sans chichi ni blabla, en toute confiance, puisqu'on leur dit, comme depuis quatre mois. Nous nous répartissons dans les boîtes, secouons nos mains tremblantes vers nos derniers voisins si beaux et nous quittons Saint Ouen, direction la maison en pierre. A peine 800 mètres et la roulotte fait des siennes, elle ne veut pas rester calme derrière tous ses chevaux; elle tangue, puis va de droite à gauche; je la vois de dos, je sens que c'est fini, elle va se coucher avec la boîte et ses passagers...Christian freine, relance...elle se redresse, s'agite moins, se pose sur ses quatres ressorts de chêne. Ouf ! moins deux secondes estimera le permis E ! Tibo cherche à détendre l'atmosphère avec toute la gentillesse qu'on lui connait, il n'y parviendra pas, il le sait mais il fait quand même. Paul cause sans arrêt pour évacuer le stress. Nous roulons dix fois plus vite que d'habitude et c'est déjà trop. Le vent est là aussi, nous sommes plein...La descente de Montmartin sur Regnéville me fait me tendre au maximum, la boule va exploser, H&N tapent du pied, un grain tombe sur la mer. Ce grain nous tombent dessus à notre arrivée. Le ciel pleure la fin de notre aventure, des grosses gouttes qui tapent fort comme mon coeur qui est en surpoids. Ca y est, nous sommes revenus; notre maison qui roule, ne roule plus, dans le jardin et H&N s'attaquent au pré qui les attend depuis quatre gros mois...Maintenant repos et rééducation pour tous !