94ème jour
Me voici en terasse d'un café à Paimpont avec connection wifi qui compense la non reception d'hier. Ce village de 1500 têtes de korrigans, de fées et de gnomes abrite aussi une jolie abbaye, entourée d'un étang et de la mythique forêt de Brocéliande.
Hier, nous avons quitté un autre étang, celui de Saint-Malo de Beignon pour traverser ensuite le bourg de Beignon sous un beau soleil, les nuages étant chassé par une brise d'été qui ne semble pas gêner H&N. Ce bourg respire la douceur de vivre et le goût de beau: les maisons en ardoises pourpre et boiseries sont peintes de bleus, de rouges, de vert et les lampadaires, tout de jaune vêtu donne une impression de gaieté bien sympa en cette matinée. De gentils curieux nous questionnent et nous répondons avec plaisir à ces jolies bouilles jeunes et moins jeunes.
Sur les petites routes, Hercule est dans une forme olympique. Même dans les descentes, il avancent d'un pas assuré au côté de Nox qui exécute les ordres donnés par le museau et les oreilles de son capo chef. Nous croisons quelques cèpes en goguette qui finiront le soir dans notre poele aillée accompagnés du boudin noir du boucher de Beignon (trop bon !) et un breton pas tout jeune qui dignostique de "l'asth" et de "l'emphizzzzzème" sur notre Hercule qui récupère d'une "douce et longue" montée.
Après un petit tour de piste dans le village, nous nous posons et partons rendre visite aux stagiaires tourisme du syndicat d'initiave; elles nous offrent divers brochures et autre plan, base pour l'école des enfants. Nous visitons l'abbaye et travaillons ensemble l'anglais, les maths et le français.
A l'heure du goûter, sur le petit marché bio du vendredi, nous faisons le plein de chèvres sous toutes ses formes (sauf vivantes) pour un repas dégustation: chèvre sec, à l'échalotte, en faisselle et en "boursin" bio. H&N sont installés en bordure de l'eau, avec herbe variée et accès free au bar. Juste parfait...
A l'heure nocturne où les bars doivent fermer la tireuse, une bande de jeunots en week-end sont passés devant notre maison nous rappeler nos douces et espiègles années. Equipés comme des tortues ninjas, leur abri 2 secondes dans le dos, ils ont pensé pouvoir se poser "tout tranquille" dans le "champ", juste à côté de notre abri. Après ouverture de fenêtre et courte négociation avec un korrigan avec 3 grammes dans chaque oeil, ils s'en sont retournés dans la forêt, en quête de Merlin et de Viviane, alourdis par les chaises du bar où mes fesses sont posées.
Le patron du bar me questionne; je réponds sans me sentir trop collabo et me souvient des virées dans Rouen où nous avons dû parfois réveiller de tranquilles familles de 4 plus d'une nuit. Sorry camarades mais "life is life" !!!