119ème et 120ème jour

25/07/2012 11:08

Nous voilà en sédentarisation forcée. Il faut bien avouer que pour élire domicile pendant une semaine, nous sommes plus que très bien. Hercule a revu le doc lundi matin. Nous sentons bien que cette confiance (qu'il a en nous) et cet acharnement au travail (qu'il a en lui) pourrait le mener à marcher sur trois pattes, le nez par terre et continuer à tirer notre maison. Sa petite tonne lui résonne dans le pied et comme un coureur de marathon, il frôle le sol pour éviter les grands pas et les grosses retombées sur le sol. Le doc nous fait un diagnostique d'athlète et après une piquouse à faire éjecter tous les coureurs du Tour, il se repose pour 7 jours en compagnie rapprochée de Nox qui le soutient en chassant les mouches avec lui. Quelle belle cure pour nos bonhommes dans ce lieu immense au bord de la forêt.

Pierre n'est pas au repos (peut-il l'être?) et tôt le matin, avant que la chaleur lui tape trop fort sur les épaules, il débrousaille pour aider notre "logeuse" dans son installation. Je bouine dans la roulotte avec application et boule dans le ventre qui s'est invitée sans que l'autorise...trop accueillante la Baloud !

Alors que le soleil monte en degré et en altitude, nous attaquons la fabrication d'un bivouac avec banc-palette et foyer encaillouté; je deviens ouvrière sous la domination d'un patron qui me connaît et qui fait avec !

Nous inaugurons notre "champ commun" le soir avec un feu de bout de palettes. Les premiers randonneurs équestres du site dorment dans des tentes deux secondes et nous, on ne dort pas, on cause !!!

Le soleil se relève le jour suivant, il pète le feu, pas de contrainte pour nous, cinq adolescentes équinesques pour Alex qui viennent passer la journée à la "ferme équestre". Isabelle se déclare gréviste pour la rando du jour et ses camarades partent vers la forêt. Nous parlerons longtemps ensemble autour d'un thé de la vie avec un V comme vitesse, un I comme incroyable et un E comme écoute. Notre tel nous raccroche à Paul et Lisa qui s'éclatent à Houlgate et à nos amis qui se déchirent ailleurs. Je reçois tout cela une fois de plus avec une émotion démesurée mais je me connais et fais avec. Puis le soleil se calme lui aussi et nous partons par les chemins et les chevaux partager des grillades chez Alex et Mathieu en compagnie de ses parents et de deux amis syriens. Ce qui se passe dans ce beau pays est bien sûr évoqué: le poids des médias, de la religion, de l'histoire, le savoir faire des syriens et leur gentillesse, leurs espoirs et leur humour: juste incroyable et je me dis que je ne peux faire d'échelle d'importance des choses. Que la météo qui semble faire ici l'unamité n'est rien par rapport aux histoires de Yacob et Sacco, que notre nomadisme familial n'est que peu de chose face aux milliers de réfugiés syriens et qu'on ne compare pas une fourchette avec une grenouille ! Tout se mélange dans ma tête: aujourd'hui RANGEMENT !!!